bienvenue à krey.org en français

HOME

 
Histoire de la Famille KREY Histoires personnelles des Membres de la Famille KREY Le site de l’Histoire de la Famille KREY « MyFamily.com »
 
 

VERSION  FRANÇAISE  de

PERSONAL  HISTORIES  OF  KREY  FAMILY  MEMBERS

Journals and  Letters

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

DES  HISTOIRES  PERSONNELLES   DES  MEMBRES  DE  LA  FAMILLE  KREY

-         Histoire de  Marie Zimmerman Krey, Clara Krey Mortensen

-         Portraits biographiques : Laura Letitia Smith Krey

-         Lettres

        Lettre de Paul Frédérick Krey à sa sœur Clara
  Lettre de Paul Frédérick Krey à sa sœur Clara (2)
  Lettre de Paul Frédérick Krey aux Candalls

 -         Journal

Extrait du journal de Marie Zimmerman Krey (femme de Paul Frédérick Krey)

 ( Lettres trouvées en la possession de Gayle/Hilda Krey . Copiées et traduites de l’allemand par Kent Price en 1985 )

Nota : Ce travail a été exécuté à partir de documents en Anglais, certains traduits de l’Allemand .  Le traducteur ne s’est pas contenté d’une traduction  « littérale » mais s’est efforcé d’employer les mots et expressions qui, en restant le plus près possible du vocabulaire initial, permettent une lecture plus littéraire des textes et remercie les lecteurs pour leur indulgence .

 

 Marie Zimmerman Krey

 -         tiré d’une autobiographie écrite à la main quand elle avait entre 40 et 50 ans (l’orthographe originale a été conservée )

Marie Krey est née à Berne en Suisse le 28 Décembre 1884 . En 1900, le 24 Février, j’ai été baptisée en l’église de Jésus Christ par Lewis Cordon de Logan Utah . La nuit était belle avec une pleine lune claire et deux pieds de neige recouvraient le sol . Nous avons marché 3 miles vers le fleuve et sommes rentrés à pied à la maison sans du tout ressentir le froid, mais heureux et contents, me sentant comme un être nouveau . Ma foi était si forte en dedans de moi que bientôt je sentis le désir et l’impulsion d’aller vers Sion et de retrouver les gens de Dieu .

Les écritures nous disent que tous les Israélites( ?)( Isrial) devaient se rassembler à Sion . Mon désir d’être là où est situé le temple de Dieu était si grand que bientôt une voie s’ouvrit à moi et en 1902 je suis venue à Ogden (Utah) et c’est là que j’ai vécu depuis lors .

Voici un incident de ma vie :

Une fille vivait dans la même paroisse que moi à Berne et elle était tellement anxieuse d’aller à Utah que lorsque j’ai parlé d’y aller, elle a pleuré et a exprimé le désir de venir avec moi ; ma famille était contre le fait de m’en aller, mais après les plaidoiries de ma sœur qui déjà était à Utah, ils ont finalement décidé de me laisser réunir l’argent pour émigrer. Alors que nous discutions de mes projets chez nous, cette bonne Sœur, qui est considérablement plus âgée que moi, arriva un jour avec l’heureuse nouvelle qu’un frère à elle lui avait laissé de l’argent et qu’elle voulait que je prenne suffisamment de son argent pour payer mon voyage à Utah .Elle pensait que cela la soulagerait de ne pas transporter trop d’argent sur elle . Nous avons commencé à établir des plans et cela nous prit 4 à 6 semaines pour nous préparer . Pendant ce temps là, cette Sœur fût tentée de prêter son argent à un bon ami à elle qui semblait avoir besoin désespérément d’argent, sans faire savoir à quiconque qu’elle l’avait laissé tout prendre, sauf 100 dollars . Bien sûr, ce Frère d’Evangile promit formellement de rendre l’argent à temps pour que nous l’utilisions .

Quand arriva le jour de notre départ, le Frère ne pouvait pas rendre l’argent ; comme une folle la Sœur vint me voir avec le récit de ses malheurs et toutes les deux nous avons pleuré et nous ne savions que faire, nous ne pensions pas qu’il fallait le dire à ma famille car ils n’appartenaient pas à notre Eglise . Nous étions tellement malheureuses et avions le cœur très lourd, mais nous avions assez d’argent pour aller jusqu’en Hollande . Le Frère vint à la gare pour nous voir partir et nous jura qu’il nous enverrait l’argent en Hollande par télégramme .

Nous avons quitté la maison le cœur brisé et avec crainte . Un Missionnaire était avec nous et, comme nous approchions de la Hollande, nous lui en avons parlé . Jamais on ne pourra décrire la peur et l’anxiété qui nous serraient le cœur .

On présenta le cas clairement au Président de la Mission et il câbla à notre ville d’origine pour avoir des renseignements et finalement on nous donna un ticket et nous avons pu continuer le voyage . Bien sûr, le Frère n’a jamais envoyé l’argent . J’avais de l’argent sur moi et nous sommes arrivées saines et sauves à Ogden Utah en Octobre .

La triste arrivée : Nous envoyâmes un télégramme à ma sœur d’Omaha pour lui dire quand nous arriverions . La dernière lettre que j’avais de ma sœur était pleine de joie parce qu’une petite fille leur était née en Août et ma sœur était tellement contente de m’écrire parce qu’elle allait venir me chercher à la gare avec ses 2 enfants, dont une que je n’avais jamais vue .

Nous arrivâmes ici à Ogden vers 9 heures du soir et nous sommes allés avec une foule de Hollandais  dans la salle d’attente, sûres que nous aussi nous aurions quelqu’un pour venir nous chercher comme tous les autres . Un par un, la foule s’en alla et personne que nous connaissions n’était en vue . Alors le chef de gare eût pitié de nous et me demanda l’adresse de ma famille et son nom . Il ne savait que faire quand il remarqua un jeune homme Hollandais debout, il lui demanda de nous amener à cette adresse . Donc, nous allâmes jusqu’à Jackson Avenue, 20ème Rue, à l’école des sourds-muets et des aveugles . Là, il appela une amie et lui dit en hollandais qui nous étions ..etc , et, à son tour, elle appela une fille qui savait parler Allemand et elle nous amena tous à la maison de ma sœur .

Nous entrâmes dans une maison en deuil car leur bébé nouveau-née était morte, et trois jours avant qu’elle ne meure ils avaient déménagé . C’est pour cette raison que le télégramme d’Omaha n’était pas parvenu à ma sœur et ils avaient le cœur brisé par le décès de ce beau bébé .

Mon séjour chez ma sœur fût court . Bientôt j’allais travailler . L’hiver suivant j’allais à l’école de l’Académie Weber . Là, j’appris à coudre, à faire des robes et j’y travaillais jusqu’à ce que je me marie . Je vivais dans le 4ème quartier de l’Académie Weber . C’est là que j’ai connu et que je fus unie par les liens du mariage à Paul Frédérick Krey qui vivait aussi dans le même quartier .

Nous avons habité avec ma sœur pendant 6 mois et ensuite nous nous sommes mis en ménage. J’ai travaillé quelques temps et l’année suivante, notre premier bébé est né, Robert Paul . Nous étions heureux et satisfaits de notre union . Mon mari eût de nombreux emplois avant d’entrer dans les Chemins de Fer . Il travailla dur pour améliorer sa situation .

Quand Robert Paul eût 6 mois, nous avons vécu près de la salle de réunion du 3ème quartier . On m’a demandé de travailler dans l’Association de perfectionnement mutuel . Je faisais cours aux grandes filles . Alors nous avons déménagé pour «  Fife Prints » dans le 15ème quartier . Là, je continuais le même travail et plus tard, je fus nommée Première Conseillère, et j’eus la responsabilité d’une Présidente . De là, nous avons déménagé à Grant Ive - 23ème – 29ème rue et de là à la 28ème rue . Madame Anna Schulz et sa fille vivaient dans la même maison que nous . Hilda avait alors environ 6 mois . Ensuite, plus tard, nous avons déménagé à la 272ème rue . Gramecy et moi avons de nouveau travaillé pour l’Association . Ralph est né et ensuite j’ai pris à nouveau une classe à l’Association, cà me plaisait tellement . J’ai eu encore un bébé, Kenneth, qui n’avait que trois mois quand j’ai recommencé à enseigner . Quand il eût trois ans, le quartier 17 était organisé et on me demanda d’être Présidente de l’Organisation Primaire .

Beaucoup d’expériences merveilleuses m’arrivèrent dans ma vie consacrée à encourager à la prière et j’ai travaillé avec de nombreuses femmes formidables dans cette organisation .

Je fus très déçue quand on me demanda de travailler dans le Primaire, à cause de mes nombreuses années de Travail Mutuel . J’étais restée à la Mutuelle pendant 15 ans quand j’en fus éloignée comme Présidente du Primaire .

J’ai appris à aimer les enfants et le travail qui les concerne . L’Evêque avait coutume de dire que je réussissais très bien . Il n’avait jamais vu quelqu’un comme moi : je savais comment m’y prendre avec les Sœurs, les ouvrières aussi bien que les enfants . Je savais cela, que j’étais inspirée beaucoup de fois pour garder l’unité, la paix et la loyauté parmi nous . J’aime vraiment l’Evangile . J’adore l’enseigner .

-------- o O o -------

L’histoire  de  Tante  Clara

Clara  Krey  Mortensen  -  Dicté à Ogden vers 1965 de son accent épais .

Comment j’ai rencontré les missionnaires ? A cette époque là, ma mère venait de mourir et je me sentais si seule et je la regrettais tellement . Et ce facteur, il me trouva dans cet état et il me dit « Vous venez dans ma maison et ma femme vous donnera de la littérature à lire » Alors, je le renvoyais avec une excuse et me débarrassais encore et encore de lui, et, chaque fois qu’il venait laisser une lettre, je me sentais coupable parce que je n’étais pas allée chez sa femme et que je ne voulais pas le voir malheureux . Aussi j’allai chez lui avec cette intention . Je montai à l’étage et frappai à la porte et m’attendais à voir sa femme, mais au lieu de cela, je trouvais cet homme grand se tenant là et je dis : « Mme _vander est-elle à la maison ? » et il répondit : « Non, elle vient juste d’aller au magasin , vous feriez mieux d’entrer » . Et alors, j’entrai et il m’amena dans la salle à manger et je m’assis sur une chaise et lui, s’asseyant sur le bord de la table, il m’expliqua le  Mormonisme .

Maintenant, si j’étais venue à n’importe quel autre moment, je n’aurais pas trouvé ce Missionnaire Mormond là bas . Mais je revins et revins et alors j’ai trouvé Thomas E. McKay et le Dr. Morrison et deux missionnaires plus jeunes . Je ne les connaissais pas mais ils étaient de Logan .Thomas E. McKay ne perdit pas de temps pour commencer à m’enseigner le  Mormonisme . Il commença avec la vision de Joseph Smith et je restai là assise, sous le charme .Je ne pourrai jamais l’oublier . Et environ deux mois plus tard, je demandais le baptême .

Et j’avais deux frères et depuis que mes parents étaient partis tous les deux, je tenais la maison pour les deux garçons . Et chaque dimanche après déjeuner, j’allais à leurs réunions . Je faisais la vaisselle et je disparaissais, et un jour, mon frère dit : « Clara, où vas-tu tous les dimanches ? Tu disparais juste et je ne peux te trouver nulle part » . Et je lui parlai de la maison des dames et il dit : «  Oh ! ce sont les Mormons » . C’était un lecteur, il lisait ceci et il lisait cela . Il n’était pas ignorant . Il dit : « Ne retournes jamais là-bas ; ils essaieront de te tourner la tête et de te la remettre en place ensuite » . C’est ce qu’il avait lu sur les Mormons  . Et je dis « Ce n’est pas cela du tout . Viens avec moi et vois ce qu’ils sont » .Et le dimanche suivant après dîner, Robert se prépara et vint avec moi, et ensuite il ne manqua aucune réunion . En quelque sorte, ces deux garçons dépendaient de moi parce que j’étais l’aînée et mes parents étaient morts . Robert avait 5 ans de moins que moi et Paul 7 ans environ . Et une nuit, environ 6 mois plus tard, il dit « Clara, je vais recevoir le baptême » . Et j’aurais pu sauter de joie . Je ne l’avais pas forcé . Je l’avais juste laissé se rendre compte par lui-même . Mais je le trouvais en train de lire le  Livre des Mormons les soir après s’être couché . Je pouvais voir par l’entrebâillement  de la porte (elle n’était pas tout à fait fermée) qu’il lisait . Et je ne l’informais pas que je le regardais et le matin suivant il y avait le Livre des Mormons sur son lit et il l’avait lu . Gustav ne voulait rien avoir à faire avec les Mormons . Paul aussi ne voulait pas avoir à faire avec les Mormons d’abord . Il était employé par la poste et allait au lycée . Mais quand il fut prêt, on coupa la glace de la rivière Czar et il fut baptisé . J’avais les missionnaires à dîner tous les mercredis soirs et ensuite ils restaient et tenaient une réunion

Ce fut Isaac Tuckett qui me baptisa et Léo Woodruff qui me confirma . Je fus baptisée dans la rivière Czar, dans l’obscurité de la nuit . Les Mormons n’avaient pas le droit de prêcher dans la ville où j’habitais . Aussi devaient-ils le faire la nuit . Je me revois encore debout au bord de la rivière et je voyais que l’eau coulait vraiment vite . En fait, cela m’effrayait . Mais ils m’amenèrent à l’endroit où les gens avaient l’habitude de se baigner . Ils me firent descendre les marches vers la rivière et en quelque sorte je me sentais mal à l’aise à cause de ma chemise de nuit qui flottait sur l’eau, mais ce n’était pas si mal puisqu’il faisait nuit, il faisait froid bien sûr mais je ne sentais pas le froid de l’eau, seulement l’eau qui montait vers moi . Il y avait un grand courant, vous savez .

Je fus baptisée en 1903 et je suis venue en Amérique en 1905 . Et en 1907 je me suis mariée et ensuite les garçons sont venus l’année suivante . Je tenais la maison pour eux avant d’être mariée . Quand je sus qu’ils venaient, je louai une maison et nous avons acheté des meubles et j’ai eu une jolie maison pour eux . Gustav écrivit après et dit : « Vous, les Américains, vous n’aurez pas un sou de ma part » .Jamais il n’accepterait de se joindre à nous . Il aimait boire et fumer . Mais j’ai ramené mes deux frères, j’obtiendrai beaucoup de grâces quand je m’en irai .

Comment je rencontrais mon mari ? J’étais dans la maison où mon mari était pensionnaire . Il dit : « Puis-je vous ramener à la maison ? » Mon cœur sauta de joie . Ensuite il dit : «  Puis-je vous embrasser ? » . Pas la première fois . Il me ramena chez moi plusieurs fois . Il n’a pas profité de moi . Il m’a demandé : «  Puis-je vous embrasser ? » . Vous voyez, j’étais alors membre – il y a 61 ou 62 ans - . Il était membre aussi . Je ne pensais même pas épouser quelqu’un en dehors de l’Eglise . Il y a quelques années, il était un peu malade et ne pouvait pas quitter le lit . Il était étendu sur son lit et il dit : « Autrefois, tu étais séduisante » . Vous voyez, je l’ai pris parce que je devais être jolie alors . Et je dis «  Toi aussi » .

Paul épousa une Suissesse . Il l’a rencontrée à la maison . Il y avait deux filles Suisses et j’étais Allemande – du premier quartier de Ogden . Je les ai rencontrées à l’église, ces deux filles . Son nom était Marie Zimmermann . Elle est venue de Suisse à la même époque que nous . Elle avait une sœur (Morgenegg) et elles venaient de Suisse . Elles avaient des missionnaires en Suisse qui leur apprenaient l’Evangile . Aussi, les deux Suissesses vivaient-elles avec nous .

Nous étions venus en bateau et ensuite en train en 1905 . J’ai vu des tas de choses arriver,

même des hommes marcher sur la lune – un jour, je l’ai entendu – l’homme a atterri sur la lune – Et il m’a toujours tardé de voir cela .

 

------ o O o ------

Krey  Laura  Letitia  Smith  ( 1890  -  1895 )

Laura Krey,  auteur, est née à  Galveston le 18 Décembre 1890 , seule enfant de Fort et Lettie ( Bains ) Smith . Quand sa mère est morte quelques mois plus tard, Smith emmena Laura vivre avec les parents de sa femme près de Brookshire  (Texas) . L’enfant a été élevée par des tuteurs jusqu’à l’âge de douze ans, puis elle est allée vivre avec sa grand’mère près de Staunton (Virginie) . Elle a fréquenté le Séminaire Mary Baldwin à Staunton et a obtenu son diplôme là-bas . Elle est entrée à l’Université du Texas en 1909,  a réussi brillamment à l’Université, et a écrit pour plusieurs publications du campus .

Après ses diplôme en 1912, elle a épousé August C. Krey, un professeur d’histoire .

Bientôt il a rejoint la faculté à l’Université de Minesota, et le couple a déménagé pour St Paul.

Les Krey ont eu une fille en 1918 et un fils en 1923 . Tout en élevant ses enfants, Laura Krey a écrit des essais qui ont été publiés dans les magazines littéraires du Sud . Vers l’âge de 45 ans, elle s’est intéressée à des histoires de familles pour écrire le roman historique  And Tell of Time  publié par Houghton Mifflin en 1938 . Faisant penser à Autant en emporte le vent , le livre a romancé les luttes des Texans contre l’occupation Fédérale durant la Reconstruction. Les descriptions (de Krey) de la terre et des rythmes de la vie rurale ont rehaussé l’appel du livre . Avec des ventes de 146 000 exemplaires, le roman a conne 15 éditions . En 1940, Hougton Mifflin a publié son second livre  On the Long Tide ( Sur la Longue Vague ?), une histoire coloniale au Texas du conflit Américain et Mexicain racontée du point de vue d’un propriétaire terrien Texan . Bien que le personnage central ait été un propriétaire de plantations, les personnages féminins du roman, bien décrits, ainsi que les scènes domestiques ont obtenu de grandes louanges de la part de la critique .

Pendant les années 1940 à 1950,  Krey fit des recherches sur l’explorateur Alvar Nunez Cabeza de Vaca * et sur la Virginie coloniale dans l’espoir d’écrire des romans à leur propos ; mais elle n’a jamais achevé ceux-ci . Elle et son mari sont retournés à Austin quand il a pris sa retraite en 1955 . En soignant son mari et son fils pendant leurs maladies dans les années 1960, elle a mis ses écrits en attente . Laura Krey est restée à Austin jusqu’à sa mort le 6 Novembre 1985 . Ses restes ont été enterrés dans un cimetière familial à Fulshear (Texas) .

BIBLIOGRAPHIE : Chronique de Houston, 28 Août 1938 .

                                  Débats de la Société Philosophique du Texas, 1985 .

 

------ o O o ------    

LETTRE

Paul Frédérick Krey a écrit la lettre suivante à sa sœur  Clara à la fin de l’année1905 . Clara avait émigré pour Ogden (Utah) et Paul était encore en Allemagne avec son frère Robert

(traduit de l’allemand)

Ma Chère Clara,

J’ai reçu ta longue lettre tant attendue qui m’a causé une grande joie .Je te remercie d’autant plus pour ta lettre car, comme tu peux l’imaginer dans ma situation présente, j’ai besoin de l’inspiration . J’espère que tu me pardonneras d’avoir attendu si longtemps une réponse .

Actuellement, je suis à l’école ( Hauptschule ) . C’est une situation tout à fait exemplaire . Si on est très appliqué, on peut obtenir une bonne éducation en affaires sauf que je crois que c’est difficile de trouver la première situation . Peut-être que ce serait mieux si je me portais volontaire pour un trimestre .

Ma chère sœur, je serais très heureux si Robert et moi pouvions venir en Amérique l’année prochaine, mais il y a plusieurs problèmes qui se posent . D’une part, je ne suis pas encore libéré du service militaire . Je ne pense pas pouvoir me soustraire à mon devoir envers ma patrie et j’ai du mal à comprendre comment les Mormons convertis, qui devraient être un exemple pour les autres, peuvent ignorer les mots du Sauveur :  « Rendre à César ce qui appartient à César » . J’espère que tu me comprends .

Aussi ma connaissance de la langue anglaise n’est pas suffisante pour que j’obtienne une situation là-bas . Et il y a aussi quelques points de la doctrine Mormone qui restent obscurs . Mais quand je recevrai des éclaircissements sur ces points, je serai convaincu .

Je suis maintenant à la fin de ma lettre et j’espère que ces lignes te trouveront en aussi bonne santé que lorsque tu m’as quitté .

Je te salue,

Ton frère fidèle,

Paul

P.S. Robert te salue bien et t’écrira dans les jours qui viennent .

 

------ o O o ------

 

LETTRE

Lettre écrite par Paul Frédérick Krey à sa sœur Clara, d’Allemagne, autour de 1906 .

Ma très chère Clara,

Tu attends probablement avec impatience une lettre de moi . Excuse ma grande négligence, mais pour comprendre cela, j’ai beaucoup de choses à te raconter et je pense que tu les trouveras intéressantes .

Tout d’abord, je suis ravi de te dire que j’ai été reçu dans la Maison du Seigneur . Le 19 Septembre, Elder Bertock m’a baptisé . Le Président de la Conférence de Francfort m’a confirmé ( Te souviens-tu de lui ?) . Je dois te dire que je décrirais ce jour comme le plus beau de ma vie, j’ai eu un sentiment tellement céleste . Dans une conscience pleine de joie, j’ai su que tous mes péchés m’étaient pardonnés . Je me sens comme nouveau né et j’ai remarqué que je me sens plus paisible que jamais auparavant . J’aimerais exprimer ce sentiment avec les mots des poètes . Combien j’aimerais dire comment j’ai senti le pouvoir du Tout Puissant venir vers moi . J’espère que tu partageras aussi ma joie .

Et d’autres nouvelles : Elder Bertock a été  transféré . Il est resté avec nous pendant trois semaines . Il souffrait de rhumatismes et était si mal en point qu’il ne pouvait pas remuer les jambes . J’ai du m’occuper de lui et me suis tellement inquiété que j’ai demandé aux Aînés de lui donner une bénédiction . Quelques jours plus tard, il s’est senti beaucoup mieux . Il n’a pas vu de médecin et, pour moi, c’est une preuve certaine que c’est par le pouvoir de Dieu et par sa prière qu’il s’est remis si vite . Et je suis très reconnaissant à notre Père au Ciel .

Je dois terminer pour aujourd’hui et j’espère que cette lettre te trouvera heureuse et en bonne santé .

Paul .

Gruesst u.Kuesst dich aus der ferne

 

------ o O O ------

LETTRE

Lettre de Paul Frédérick Krey – 24 Juin 1941 – à la famille d’ Hilda Crandall

Mes Chers Enfants,

Les choses ont été plutôt excitantes depuis que Kenneth a été appelé à remplir une mission dans les Etats de l’Est . Vendredi dernier, c’était la fête d’adieu de Kenneth . Ils avaient organisé une fête très agréable . On a demandé à Ken, Mama et moi de parler . Selon les compliments que nous avons reçus, nous avons dû remplir nos rôles au delà de leurs espérances . Mais, en fait, Mama et moi nous y avons travaillé dur . Je ne pense pas que nous aurions pu faire aussi bien en improvisant . Jeudi dernier, nous sommes allés au temple avec Ken et de nouveau samedi nous avons eu le privilège d’être promenés à travers le temple et on nous a montré toutes les salles et toutes les curiosités à voir . C’était la première fois que j’avais le bonheur qu’on me traite aussi bien et les choses que j’ai vues et que j’ai entendues m’ont émerveillé . C’est sûr que les choses de Dieu sont merveilleuses . Quand nous avons terminé la visite du Temple, nous nous sommes réunis dans la chapelle du temple et le président du temple a donné une conférence aux missionnaires ; afin de ne rien manquer, il  vint me dire de m’asseoir sur le premier banc . Mais à peine m’étais-je assis que l’on me demanda d’offrir la prière . Jamais je n’ai eu une si grande surprise de ma vie et j’ai dû demander deux fois si c’était bien ça . Mais alors je suis toujours vivant, si ce n’était pas le cas, cette lettre n’aurait pas été écrite . Nous avons eu la chance d’avoir des billets pour Kenneth pour se rendre à New York . Cela nous a économisé 28,60 $  et on a donné cet argent à Ken . Aussi Dieu a été bon pour nous jusqu’à présent et notre charge financière a été quelque peu allégée . Kenneth part pour sa destination demain soir sur le « Challenger » et nous appréhendons tous le moment où nous aurons à lui dire au revoir, mais il y a une consolation, il sera au Service de Notre Rédempteur et il reviendra au moment opportun comme un homme meilleur sous tous les rapports vu le temps qu’il s’est donné au service de l’Eglise . Je pourrais continuer à écrire et écrire, mais comme nous serons à Oakland très bientôt, ce ne sera pas nécessaire de continuer et en attendant, recevez

Notre amour et affection .

Papa .

------ o O o ------

JOURNAL

Marie  Zimmerman  Krey

-         Début du journal -  1er Juillet – Lundi

Kenneth est arrivé à la maison durant la nuit, aussi c’est sa première journée à la maison . Il a passé deux ans dans la mission des Etats de l’Est . Il est revenu en voiture d’Albany ( Etat de New York) . C’est une grande joie de le revoir à la maison . Il a le témoignage de l’Evangile de Jésus Christ . Pour moi, ça veut tout dire .

Rien n’est plus important que de vivre selon notre compréhension de L’Evangile de Jésus Christ . C’est notre religion et, pour moi, il n’y a rien de plus cher et de mieux . Cela fait partie de moi et de ma vie . Je me suis sacrifiée dans ma tendre jeunesse afin que je puisse avoir une maison à Zion et que mes enfants puissent naître avec la foi éternelle .

          -    Notes du service funéraire – 12 Décembre 1945

L’atmosphère que j’ai ressentie là-bas aujourd’hui régnait dans tout le bâtiment . Sœur Krey en a eu sa part – son expression continue à vivre et amène un désir de vivre cette vie vers laquelle elle est partie – c’était comme si elle souriait avec douceur et disait « j’attendrai avec un monde brillant sur mon visage »

Le prélude musical nous a rappelé sa pure et tendre féminité .

Le premier orateur, Burdette Smith, s’est souvenue d’elle quand elle fût baptisée . En terminant elle dit : «  Elle était demeurée et avait vécu comme elle était alors : douce, pure, gentille . Avec ses manières gentilles et dévouées, elle était un réel exemple d’amour pour son prochain comme pour elle même . Elle possédait une grande humilité d’esprit . Tout ce qu’elle a entrepris, elle l’a bien fait – pour le travail dans le Primaire aussi bien qu’au Temple ou quoi que ce soit d’autre – et l’a fait le cœur joyeux » .

Un frère Robins dit : « Pendant 38 ans, cette femme pure et propre à qui nous accordons notre respect aujourd’hui, était une épouse bonne et chérie et une mère sage et compréhensive . On ne pourra jamais oublier la mémoire d’un esprit tel que le sien » .

 
 
 

posez une question ou soumettez l'information